Photo ©Théo Gosselin
– Tu es en retard. Franchement ça ne te dérange pas de regarder le train passer sans rien faire ?
– Je ne connais pas ma destination. J’aimerais aller là où tu es arrivé.
– Alors tu attends sur la mauvaise voie. Tu devrais prendre la passerelle.
– Mais je ne peux pas il y a ces barrières ! Tout semble si facile pour toi qui traverses ma route et disparais aussitôt. Et puis je ne parle pas de ta façon imminente de passer devant tout le monde.
– Je n’ai pris la place de personne.
– N’empêche qu’il n’y a pas beaucoup de billets disponibles sur ta ligne express. Je vois bien que l’avenir est une ligne toute tracée.
– Arrête tu vas me faire dérailler ! Qu’est ce qui te freine ? Me voir avancer ?
– Moi aussi je voudrais vivre à 200 à l’heure.
– Tu ne sais pas de quoi tu parles. A chaque croisement je risque la collision.
– Forcément tu files à toute allure, rien ne semble t’arrêter.
– Je prends de l’avance.
– Alors comme ça personne n’est jamais à l’heure.
– Si lorsqu’on se croise, sinon on tournerait en rond. Alors tu traverses ?